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Chaque mercredi, le Rouge & le Noir publie un extrait de Jean Ousset (1914-1994). Ces extraits ont pour objectif de répondre à une question, en se fondant sur les Ecritures.
Les chrétiens n’ont jamais été autant persécutés dans le monde. Le mystère de la souffrance est le grand argument pour refuser l’existence d’un Dieu qui aurait permis cela sans d’ailleurs que cette révolte ne puisse l’éclairer. Le Christ par sa mort est le seul à affronter la douleur. Plénitude de l’humanisme chrétien qui règne jusque sur la douleur…et la joie.
Voici une méditation tirée de l’ouvrage « Pour qu’Il règne » de Jean Ousset pages 470 à 479 « Ecce Homo - JESUS-CHRIST, MAITRE DE LA DOULEUR ET DE LA JOIE » :
Maître de la vie et de la mort ! Peut-on concevoir une plus grande gloire humaine ? Pourtant, le titre de Maitre de la douleur et de la joie nous paraît plus grand encore. Nous voici aux confins de l’ineffable, à l’ultime degré, sans doute, du mystère humain. Quel est le sens de la douleur ? Et où trouver la source de la joie ? Que peut-il y avoir de commun entre l’une et l’autre ? Et comment la joie ne serait-elle pas un leurre, ici-bas, si, comme tout le crie, l’homme y est, dès sa naissance, voué à la douleur ?
Enigmes qui ont vu blanchir devant elles des générations de moralistes et de penseurs sans que ni les uns ni les autres ne soient parvenus à découvrir une formule d’harmonieuse alliance de la joie et de la douleur, de la joie dans la douleur. Certes ! Quelques sages surent parvenir à une noble et sereine attitude en face de cette dernière. Mais que leur nombre fut petit ! Et peut-on, d’ailleurs, appeler joie une simple maîtrise de soi devant l’épreuve ? Quant à ces systèmes qui tendent surtout à l’insensibilité de quelque « nirvâna » plus ou moins bouddhiste, n’est-il pas évident qu’ils tendent à escamoter le problème, par la suppression même de la douleur et de la joie, beaucoup plus qu’à le résoudre vraiment ?
Or, sur cette cime inviolée du mystère de l’homme, - que les plus grands génies, bien souvent, n’entrevirent même pas, - c’est là que cet Homme qu’on appelle le Christ a voulu établir son trône, sinon l’« escabeau de ses pieds ». Homme de douleur au point que son image la plus répandue nous le montre crucifié. Et non seulement Homme de douleur Lui-même, mais Homme proposant à Ses disciples de porter leur croix à sa Suite, cet Homme est aussi celui qui, au moment de marcher à la souffrance et à la mort, osa dire à Ses apôtres : « Je vous ai dit cela... afin que ma joie soit en vous et que votre joie soit parfaite ».
Parole que ne pourrait être que celle d’un fou si, depuis vingt siècles, le spectacle ne nous était donné d’une foule immense d’hommes et de femmes, de vieillards et d’enfants... de toutes conditions, de toutes races, de toutes langues, témoignant, par l’exemple de toute leur vie, que l’ahurissante promesse de cet Homme n’a cessé et ne cesse pas d’être tenue. (…)
Douleur et joie ! Il n’est vraiment que dans le sillage de cet Homme que ces deux termes, loin d’apparaître antinomiques, parviennent à s’unir.
La douleur, voire l’amour de la douleur et le désir de la souffrance, alliés à une joie telle qu’aucune autre ne lui est comparable, voilà le miracle que réalise depuis vingt siècles la charité de cet Homme qu’on appelle le Christ ! Autrement dit, de ces deux choses extrêmes et apparemment inconciliables, - le fait de la douleur et le désir de la joie, - cet Homme fait comme une gerbe unique. Quel exemple pourrait mieux dire Son pouvoir, puisque, commandant au midi comme au septentrion, Il parvient à unir ce qui paraissait irréductiblement opposé aux deux extrémités de notre univers psychologique ?(…)
Tel est le pouvoir de cet Homme qu’on appelle le Christ, qui fait surabonder la joie au sein de la douleur et au milieu des larmes.
Dès lors, comment s’étonner de la parole de ses ennemis l’accusant d’être un « séducteur » ? « Mon Jésus n’est pas aimé, parce que mon Jésus n’est pas connu », disait à sa manière Thérèse d’Avila, tant elle était assurée, elle aussi, de cet invincible pouvoir de séduction. Et le fait est qu’il n’a cessé de croître.
Il y a deux mille ans, on imagine fort bien les prétendus sages de l’époque parlant à son endroit de toquade ou de mode et annonçant avec aplomb qu’il en serait de cette secte comme de bien d’autres : un simple souvenir après une frénésie momentanée.
Or, voici qu’aujourd’hui encore s’ouvre une ère de persécutions auprès de laquelle celles des Néron et des Dioclétien semblent de simples ébauches. Et, comme aux jours de Pierre et de Paul, des Blandine et des Maurice, le monde se retrouve face à un amour de cet Homme aussi vivace, aussi héroïque qu’aux premiers jours de notre ère.
Spectacle d’une foule immense sacrifiant tout pour Lui, victime de tourments mille fois plus perfides que ceux du paganisme antique.
Mystère de la séduction de cet Homme. (…) Quelle séduction plus universelle concevoir ? Car, ainsi que Malègue l’a écrit (Augustin, ou Le maître est là.) : « (…) Jamais je ne contemplerai assez l’abîme de la Sainte Humanité de mon Dieu ». Et, dès lors, qu’avons-nous à faire d’une recherche humaine qui ne Le prendrait pour principe et pour centre ?
Si le pauvre humanisme des penseurs de la Révolution a si fortement animé les troupes de cette dernière, combien plus vif devrait être notre enthousiasme !
En Lui est l’espérance... même naturelle. En Lui réside la plénitude de l’humain, plénitude de la science et plénitude de l’amour. Et, même si la foi ne nous enseignait pas le divin pouvoir de cet Homme sur le genre humain, la raison suffirait à indiquer que Lui seul mérite d’être son Seigneur et son Roi.
Il est, à Lui seul, le seul Humanisme. « Ecce Homo ! »
A suivre : Pourquoi l’Eglise n’est-elle pas une ONG ?
Pour se former et agir à l’école de Jean Ousset, lire « Pour qu’il Règne », ouvrage historique de ceux qui veulent agir « à contre courant » comme nous y invite le Pape François.
Ces publications sont diffusées en collaboration avec Ichtus, organisation héritière de la pensée et de l’œuvre de Jean Ousset.
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