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Le 21 janvier, Louis XVI mit ses pas dans ceux du Christ

Cet article a été initialement publié le 21 janvier 2016.
Cet article a été publié pour la première fois le 21 janvier 2015.
En ce 223e anniversaire de la mort du roi Louis XVI, le Rouge & le Noir vous propose un extrait de La Révolution Française de Philippe Pichot-Bravard (pp. 166-167).
Ces lignes sont relayées dans nos colonnes avec l’aimable autorisation de l’auteur.
Retrouvez une recension de cet ouvrage.

« Le 21 janvier 1793, après avoir entendu la messe, le Roi fut conduit à l’échafaud sous bonne escorte. La veille, Le Pelletier de Saint-Fargeau, conventionnel régicide, avait été assassiné au Palais-Royal par un ancien garde constitutionnel, Philippe de Pâris. La Convention craignait un coup de force royaliste, ou plus simplement les réactions d’une population parisienne dont plusieurs témoins, notamment Prudhomme, décrivent la tristesse et l’accablement silencieux. Songez que plusieurs personnes devaient mourir en apprenant la mort de Louis XVI à l’instar du marquis de la Rouërie et de la baronne de Lézardière qui hébergeait l’abbé Edgeworth de Firmont. Trente mille hommes avaient été disposés pour conjurer toute manifestation ou toute tentative d’enlèvement. Celle du baron de Batz échoua, mais le baron et ses amis, au nombre de trois, réussirent à disparaître, protégés par la complicité tacite de la foule qui avait assisté à sa tentative.
Lorsqu’il fut monté à l’échafaud, Louis XVI tenta de s’adresser à la population : « je meurs innocent de tous les crimes qu’on m’impute, je pardonne aux auteurs de la mort, je prie Dieu que le sang que vous allez répandre ne retombe pas sur la France. » Il ne put en dire davantage. Sa voix fut couverte par les tambours. Quelques instants plus tard, « le fils de Saint-Louis montait aux Cieux ».

La mort de Louis XVI eut des conséquences incalculables. Les Montagnards avaient voulu par le sacrifice rituel du Roi sur l’autel de la République fonder celle-ci par un pacte de sang et rendre impossible tout retour en arrière. La mort du Roi devait consolider définitivement la Révolution. Par ce crime rituel, la Convention dénonçait le « pacte de Reims » ; elle reniait le baptême de Clovis et l’engagement du sacre ; elle faisait table rase d’une Constitution fondée sur la transcendance ; elle rejetait la souveraineté de Dieu pour fonder une France nouvelle construite de main d’homme sur le socle des idées des Lumières. Le régicide confirmait brutalement les décisions prises par les Assemblées successives depuis l’été 1789. Les Montagnards avaient affligé le Roi du sobriquet de « Capet » qu’ils prétendaient être son patronyme. Capet est bien proche du mot latin « caput  », la tête. Involontairement, les Jacobins avaient rappelé, par ce nom de dérision, ce qu’était Louis XVI : la tête du corps mystique du royaume ; cette tête qu’ils avaient voulu détruire en faisant tomber sur l’échafaud la tête de celui qui en assumait la charge. Le Roi immolé, victime consentante, avait offert sur l’échafaud sa vie en sacrifice pour que Dieu pardonne à son peuple sa révolte contre Lui. Par l’onction, le Roi sacré était tout entier sacrifié au bien du royaume. « Nous ne nous appartenons pas. Nous sommes tout entier au bien public », aimait à répéter Louis XIV. Au cœur de l’épreuve, Louis XVI avait compris ce que pouvait impliquer ce sacrifice. Il en saisit l’impérieuse nécessité et il s’y soumit. Ce roi qui ne sut pas gouverner trouva en lui la force et le courage d’aller jusqu’au bout du sacrifice. Ce fut là sa grandeur, une grandeur qui transcende son règne. Alter christus, Louis XVI mit ses pas dans ceux du Christ dont il était le lieutenant, révélant ainsi la véritable nature de la royauté française. »

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