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Semaine AQUINAS : l’Université d’été catholique des 18-35 ans organisée par la Fraternité saint Vincent Ferrier.

La Fraternité Saint-Vincent Ferrier organise une Université d’été catholique pour les jeunes de 18 à 35 ans, autour de l’idéologie du gender. Un des pères de la Fraternité nous présente la semaine AQUINAS.

Présentez pour nos lecteurs la communauté de Chémeré-le-Roi.

À Chémeré-le-Roi réside depuis la fin des années 70, une communauté religieuse, la Fraternité Saint-Vincent-Ferrier, dont les membres s’efforcent de suivre l’exemple de saint Dominique, le « prédicateur de la grâce », dans son projet de vie apostolique.
Cette fondation fut une très modeste réponse à l’immense crise religieuse et intellectuelle qui a secoué, et secoue encore, l’Occident et l’Église catholique à la suite du concile Vatican II. L’aggiornamento (la « remise à jour »), voulu par le pape Jean XXIII, très certainement nécessaire et utile, fut en fait l’occasion d’une remise en cause totale de toutes les certitudes, de toutes les continuités, de toutes les manières de vivre et de penser qui avaient structuré le monde catholique depuis des siècles. Cette révolution dans l’Église, qui fut aussi un insupportable « agenouillement devant le monde » (le mot est de Maritain dans Le paysan de la Garonne, 1966), était-elle inéluctable ?

Les premiers frères, qui se sont rassemblés à Chémeré, au fond de la charmante et reculée campagne mayennaise, avaient cette conviction, fondée dans la foi et dans une saine culture contrerévolutionnaire, que la lumière chasse les ténèbres, la vérité l’erreur et la grâce le péché. Il fallait étudier pour comprendre les causes de la crise et rebâtir. Il fallait prêcher les mystères du salut (spécialement par la pédagogie du Rosaire), pour redonner aux âmes la doctrine de vie, redonner aux chrétiens le goût de Jésus-Christ, les réorienter vers le centre et le terme de leur vie, la Sainte Trinité. L’enjeu était, est toujours, d’offrir toutes ces richesses et promesses surnaturelles à tous ceux qui les ignorent, chrétiens ou non.

Tel est l’apostolat doctrinal, spirituel et marial de la Fraternité Saint-Vincent-Ferrier. Cet apostolat s’enracine dans une vie communautaire d’étude et de contemplation : étude de la doctrine sacrée, avec saint Thomas d’Aquin pour maître, vie de prière et d’oraison, culte divin dans le rite dominicain. Cette liturgie médiévale, celle que vivait un saint Thomas justement, est un fort bel alliage de la noble simplicité romaine avec l’exubérance des peuples des Gaules. Elle garde, aujourd’hui comme hier, sa force édificatrice de l’homme intérieur. Elle nous apprend la manière de se tenir devant la Face du Dieu vivant et vrai, ce que nous espérons faire – Dieu l’accorde ! – pour l’éternité dans la Béatitude céleste.

Un demi-siècle a passé depuis l’explosion de la crise (qui couvait déjà depuis longtemps) : le temps n’est plus aux lamentations, invectives, et procès d’intention. Il faut la mutualisation des énergies catholiques pour une prédication du même nom, c’est-à-dire vraiment et franchement catholique. Ce à quoi travaillent nos frères (par exemple, c’est dans cet esprit que nous proposons cette année le programme Carême40).

L’Église, par la voix du pape saint Jean-Paul II, a reconnu l’authenticité de ce charisme apostolique, en érigeant notre Fraternité comme institut de droit pontifical le 28 octobre 1988.

Pouvez-vous dire quelques mots de saint Vincent Ferrier, le patron de votre Fraternité ?

Maître Vincent (1350-1419) est un saint de temps de crise. Raison pour laquelle il fut choisi comme patron de notre institut. Grande peste qui ravage l’Europe, guerre de Cent Ans, grand schisme d’Occident : pour ces grandes misères, il fallait une grande miséricorde. Je crois que Dieu l’a accordée à l’Église en la personne de saint Vincent Ferrier. Ce dominicain, originaire de Valence en Espagne, fut un extraordinaire prédicateur. Non pas que sa prédication dénote beaucoup par rapport aux prédicateurs de son temps. Mais sa force de conviction, son dévouement pour les peuples de toute l’Europe, sa bonté rayonnante, sa simplicité dans les rapports avec ses contemporains, gagnaient l’affection de tous. Il s’est fait tout à tous, aux petites gens comme aux grands seigneurs, cherchant à restaurer partout la concorde dans la Chrétienté éparpillée « façon puzzle ». Ses innombrables miracles ajoutaient un sceau divin à sa parole de feu.

Que retenir de la formidable épopée vincentienne ? Que le pire n’est jamais sûr, l’Espérance est toujours possible, mais fondée sur les vraies raisons chrétiennes. Vincent prêche tout le dogme et toute la morale chrétienne. Il est parfois sévère dans sa parole, mais toujours bon, juste et très compatissant. Il est exigeant, mais il vit ce qu’il prêche. Alors, on le suit avec joie !

Qu’est-ce que la Semaine AQUINAS prévue cet été ?

La Semaine AQUINAS, c’est une semaine pour quitter la confusion des idées. La confusion, c’est le contraire de l’ordre. Et l’ordre est le fruit, ou la manifestation de la sagesse. C’est précisément à l’école d’un sage, saint Thomas d’Aquin, que nous voulons nous mettre. La Semaine AQUINAS, c’est une Université d’été qui offre aux étudiants et jeunes pros (jeunes gens et jeunes filles de 18 à 35 ans) une réponse doctrinale aux grandes questions qui agitent les esprits, à la lumière de la sagesse chrétienne transmise par saint Thomas.

La sagesse est double : elle consiste d’abord à voir le réel tel qu’il est, sans se voiler la face ; mais aussi, tel qu’il devrait être, si les hommes agissaient comme des hommes, et les chrétiens comme des chrétiens. La perception de ce décalage entre l’être et le devoir être est une invitation à l’agir : tel est le second volet de la sagesse. Il consiste à mettre de l’ordre dans ce qui entre dans notre champ d’action (vie morale personnelle, vie sociale, vie politique) pour contribuer à stopper la confusion. Mais il ne faut pas inverser les priorités : si l’on cherche à agir sans savoir ce qui, véritablement, est bien, on s’expose à entretenir la confusion plutôt qu’à la supprimer. Trouver le courage de s’ouvrir à l’ampleur de la raison : refuser les solutions toutes faites, le simplisme qui consiste à hurler au complot plutôt que d’analyser les causes profondes de la crise que nous vivons.

Cette année, nous étudierons la notion de « nature » (dans ses divers sens), pour apporter une réponse argumentée à l’idéologie du gender, et plus largement, à ce nouveau cadre anthropologique qu’on nous impose chaque jour un peu plus (sans consultation, ni suffrages…), à savoir le transhumanisme.

Le but d’AQUINAS est ainsi de s’immerger, pendant une semaine, dans la sagesse chrétienne (laquelle assume le meilleur de la sagesse humaine) pour affiner notre regard sur la situation actuelle, et s’offrir des moyens concrets d’y remédier. La Semaine AQUINAS, c’est aussi une occasion unique de rencontrer des jeunes gens et des jeunes filles partageant un même idéal et une même quête de vérité.

Pouvez-vous nous dire comment se déroulera une journée type lors de cette semaine ?

La journée commence par ce lever de soleil, le Soleil eucharistique, qu’est la messe. Elle est célébrée quotidiennement dans la forme traditionnelle. Nous y puisons l’amour du Sauveur et l’énergie de notre étude. Parce que le Saint-Sacrifice est une grande chose, on demande un effort dans la manière de s’habiller. Parce que nous sommes conscients que la différence entre les hommes et les femmes est une richesse de la Création, une tenue décente et conforme au génie des sexes s’impose : tout le monde a les épaules et les genoux couverts (ni shorts, ni bermudas) ; les jeunes filles sont en jupe ou robe en dessous du genou et non en pantalon ; les jeunes gens portent une chemise, la cravate est fortement appréciée et ils affichent un rasage soigné pour assister aux Offices.

Dans la matinée, les deux premières conférences magistrales permettent d’étudier méthodiquement le thème de la Semaine. L’après-midi, avec la juste détente qui convient à une semaine estivale, nous nous retrouvons pour une table ronde autour de problématiques appliquées (dans l’Université, dans l’entreprise, dans les médias, etc.). En fin de journée, nouvelle conférence magistrale, avant le dîner. La soirée nous donnera le temps d’écouter le témoignage d’acteurs de “terrain”, qui travaillent au quotidien à sortir de la confusion des idées. Les conférences seront données par les pères de la Fraternité Saint-Vincent-Ferrier et des prêtres de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre. Quant aux intervenants, je garde encore le secret, mais je peux déjà dire qu’on ne perdra pas son temps à venir les entendre !

La Semaine se déroulera à l’Institut Croix des Vents, à Sées, en Normandie. Vaste chapelle, salles de conférence, chambres et réfectoire autour d’un cloître paisible, terrain de sport et buvette, une équipe logistique de choc : tout cela promet une très belle semaine, dans un esprit simple et familial, de service et d’amitié, autour de la recherche de la vérité. La décence du vêtement, l’élégance du cœur et la bienveillance du regard seront les trois ingrédients de cette Semaine AQUINAS, qui sera animée dans un esprit et avec un programme à contre-courant de ce que proposent les idéologies ambiantes.

Une dernière phrase pour encourager les jeunes à s’inscrire ?

Pas de couvre-feu pour les chercheurs de vérité : il est l’heure de démasquer l’erreur, de déconfiner ses neurones et de sortir de la confusion des idées !

Pour vous inscrire.

Charlotte de Kerennevel

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