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Beau succès pour le Carrefour Royal de l’Action Française qui s’est tenu ce samedi 24 janvier à la Maison des Mines de Paris. Des invités de prestige sont venus débattre du libéralisme s’opposant aux libertés, recoupant ainsi notre récente controverse sur le sujet.
Vous pouvez retrouver un compte-rendu de ce Carrefour chez nos confrères de la Nouvelle Gazette.
Voici le discours de clôture prononcé par le nouveau secrétaire général de l’Action Française, François Bel-Ker :
Nous venons d’entendre les brillants propos de nos intervenants, que je remercie vivement d’être venu nourrir un débat autour de notre recherche de l’Intérêt général au service des peuples de France.
La journée n’aurait pas été complète sans un appel aux militants d’Action Française et à tous nos compatriotes soucieux du Bien Commun, à se former davantage pour mieux combattre la folie libérale et son corollaire l’individualisme. Maurras énonce « La liberté de qui ? La liberté de quoi ? C’est la question qui est posée depuis cent cinquante ans au libéralisme. Il n’a jamais pu y répondre. »
Dès les lois d’Allarde et Le Chapellier interdisant l’organisation des travailleurs, la République a souhaité faire de l’homme réel, un individu abstrait, esseulé, isolé et donc totalement libre, ce qui a eu pour conséquence non pas de l’attacher à la société mais de l’en exclure . La loi le chapelier condamnait l’ouvrier à l’individualisme. La liberté sans frontière devenait dès lors l’apanage du plus fort, du plus fortuné.
Accroupi devant le pouvoir de l’argent, le législateur a limité le sens donné à la communauté, à la personne, à la vie, un sens qui se résume aujourd’hui à sa fonction marchande. C’est le « refus de ce qui est » (Annah Arendt).
Dis-moi combien tu vaux, je te dirais si tu peux vivre.
L’euthanasie va devenir, il suffit de suivre les vœux de M. Hollande, une « alternative de trésorerie » ou « un volant de manœuvre budgétaire pour piloter les déficits sociaux » (Jean-Claude Martinez).
Le coût de la vie est inégal, profondément inégal en fonction de notre valeur sur le marché : il suffit de voir le traitement médiatique et politique des assassinats de ces derniers jours (les figures médiatisées et les autres, les puissants caricaturistes/le correcteur ou les policiers, etc.)
Rappelons que la terreur s’exerce au préalable par le verbe. Il s’agit de se défaire de tous les signes d’humanité : « la cargaison juive » hier, l’embryon sans visage ou « Coralie » de Dignitas aujourd’hui. Le libéralisme laisse l’homme livré à ses seules forces devant les lois de la nature : ce que Proudhon appelle « le bilboquet de la matière » et Charles Robin, « le matérialisme intégral ».
La première violence, la première oppression, vient du régime libéral qui a détruit les communautés et laissé l’individu seul à se battre, à se débattre souvent, à mourir parfois pour se faire entendre par une société déboussolée, sans repères.
Aujourd’hui en France, on meurt d’abandon thérapeutique et de perte de sens dans l’exercice de son travail (1 suicide d’agriculteur tous les 2 jours),…
Sans contre-pouvoirs, il n’y a que des individus, « des unités », face au système. Le libéralisme c’est le triomphe « des unités », « des chiffres agglomérés » . En prétendant émanciper l’individu, le laissant seul face à l’Etat, en détruisant les corps intermédiaires, le libéralisme désorganise la société. La monarchie que nous appelons de nos vœux ne peut être qu’anti-libérale.
Maurice Allais, prix Nobel d’économie, de formation libérale, favorable à un libre-échange raisonnable, déclare : « La politique de libre-échange mondialiste poursuivie par Bruxelles a entrainé à partir de 1974 la destruction des emplois, la destruction de l’industrie, la destruction de l’agriculture, et la destruction de la croissance (…). La mondialisation ne profite qu’aux multinationales. Elles en tirent d’énormes profits. »
Le mal est profond. Le raisonnement au travers de l’homme abstrait, imaginaire de Rousseau ou Saint-Simon voue l’Homme réel à la servitude : hyperconsommation, marchandisation des corps, quête du profit, jouissance hédoniste,…
Une société véritablement universelle, affranchie des limites que chaque culture particulière impose, affranchie de toutes formes d’appartenances antérieures ne peut être que l’esclave de la loi du marché. La directive Bolkestein parlait de « la libre circulation des marchandises, des capitaux et des hommes ».
L’individualisme est l’aboutissement logique du libéralisme. Le moindre lien étant par essence une contrainte, le système libéral nie le lien social. Chaque personne est retranchée de la grande société pour préserver sa société particulière, règne de l’anomie sociale. Les intérêts particuliers renforcés, l’intérêt général est battu en brèche.
Les royalistes récusent la confiscation du bien-être social par les professionnels de la politique partisane en vue d’intérêt économiques et électoraux. Notre rôle est de défendre les libertés concrètes, incarnées. L’avenir de ces libertés s’écrit aujourd’hui.
Pour que vive la France, vive le Roi.
François Bel-Ker
Secrétaire-général de l’AF
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