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Ce texte est un extrait de Tests, ouvrage du Cardinal Jean Daniélou, daté de 1968. Notons qu’après les déclarations de certains prêtres, demandant un « débat » au sein de l’Eglise, sur notamment la question du mariage homosexuel, en faisant d’elle une société d’opinion indifférente à la Vérité, ce texte conserve, quarante ans après, un caractère d’actualité.
Avant tout, dans l’action, il ne faut JAMAIS oublier que le Seigneur, le maître de tout, créateur du ciel et de la terre, est avec son Eglise, et qu’Il ne l’abandonnera jamais.
Un courant de pessimisme passe en ce moment dans l’Eglise, les prêtres s’inquiètent d’une désaffection à l’égard de la messe et des sacrements. Des nouvelles alarmantes viennent de tout côté concernant la diminution du nombre des prêtres. On constate, on gémit. On voit dans cette situation une conséquence d’une inéluctable sécularisation. C’est se donner bonne conscience à peu de frais et refuser de remonter aux vraies causes. Ces causes, il n’est pas besoin d’aller loin pour les chercher.
Sur la route de Chartres, au cours des pèlerinages étudiants de cette année [1967 ou 1968], on distribuait impunément un papier polycopié intitulé : « Chartres, brevet d’autosatisfaction et de bonne conscience ». Ledit papier, rédigé dans un style bien connu, tournait en dérision le pèlerinage et invitait en terminant à l’insurrection. Les étudiants que je connais ont déchiré ce chiffon. Ils commencent à en avoir assez de ces stupides slogans.
Au début de cette année circulait en Vendée un autre papier, qui se recommandait de « Dieu est mort en Jésus-Christ ». Il y était dit que la grande nouvelle de Noël est la mort de Dieu, du Dieu éternel, tout-puissant, qui a créé le monde. On y ajoutait qu’"il est presque inutile d’ajouter que l’au-delà n’existe pas". Le christianisme est « la révolution permanente ». « Il n’existe que ce qui est humain ».
Dans le n°51 d’une revue, je lis sous une plume connue : « Les prières qui préparent ou suivent l’acte central de la messe s’adressent au Dieu païen, dont il faut se concilier les faveurs par l’offrande, et en définitive monarque tout-puissant, inaccessible. La langue de la prière est celle de l’offre et de la demande ou, plus exactement, de la féodalité. »
Il est temps que le peuple de Dieu laisse crier sa colère contre ces slogans mensongers dont on l’abreuve impunément. Qu’on nous entende. Il ne s’agit aucunement de ne pas dire que les chrétiens ont le devoir de s’engager résolument dans le combat pour une société plus juste. Quand Monseigneur Elder Camara rappelle ce devoir, nous l’applaudissons sans réserve. Mais ce qui est intolérable, c’est de lier cet appel à un engagement temporel à une théologie de pacotille.
Ce qui est grave c’est d’accompagner l’appel à l’engagement temporel d’une dépréciation de l’engagement spirituel. Il est inadmissible de dire « Vous feriez mieux de participer à un meeting pour le Vietnam que d’aller à Chartres ». Il est inadmissible de dire que la prière n’est pas aussi essentielle que l’action temporelle. Ceux qui procèdent ainsi sapent le christianisme de l’intérieur. Nous ne voulons plus de ces tristes fossoyeurs qui annoncent la mort de Dieu comme l’essence du message pascal.
De qui se moque-t-on ? Si Dieu n’est pas « le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre », il faut supprimer le premier article du Symbole des Apôtres. Si le Fils de Dieu n’a pas été conçu du Saint-Esprit dans le sien d’une vierge, il faut supprimer le second article. Si le corps physique du Christ n’est pas ressuscité des morts, prémices de notre propre résurrection corporelle, il faut supprimer le troisième article.
Mais c’est cependant ce qui commence à se dire et à s’écrire impunément. Mais si le christianisme n’est pas l’irruption de Dieu dans l’histoire humaine, bousculant les rationalismes et les positivismes qui déclarent cette irruption impossible et la traitent de mythe, le christianisme n’est strictement plus rien qu’un vague humanisme, le Christ un professeur de morale, la charité une politique.
Ce que nous n’admettons plus c’est que sous prétexte d’action temporelle on démolisse la vie spirituelle, sous prétexte de promotion de l’homme on démolisse l’adoration de Dieu, sous prétexte de prophétisme on démolisse les sacrements, sous prétexte de sécularisme on démolisse le sacerdoce. L’immense foule du peuple chrétien, l’immense majorité des prêtres en a assez de quelques clercs, qui sont les assassins de la foi.
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