[HOLLANDE] Ou l’art oratoire

Si nous connaissions le goût du Président Hollande pour les petites blagues, nous ignorions en revanche son aptitude à oublier des mots dans ses interviews, surtout quand ceux-ci sont capitaux et que leur absence change totalement le sens de son propos. De tels oublis peuvent faire sourire.

En effet, en visite officielle au Japon en juin 2013, il présentait ses condoléances au « peuple chinois » pour les 9 ressortissants japonais tués lors de la prise d’otage d’In Amenas. Plus récemment, il déplora la progression des « partis européens », oubliant – juste – le préfixe « anti » avant « européens ».

Ainsi, lors d’un déplacement à Tulles pour commémorer, comme tous les ans, le sort des 99 pendus, victimes de la division SS Das Reich, le Président répond aux journalistes. Il évoque – évidemment – « la grande question qui nous taraude, la lutte contre l’antisémitisme et le racisme », et explique qu’il entend « lutter contre l’immigration ».

Hollande : « Comment la nature humaine, la culture humaine, alors que l’Humanité a vécu ces épreuves peut encore véhiculer ces thèses. Eh bien oui, c’est ainsi. Et ça ne vaut pas d’ailleurs qu’en Europe.
Cela vaut, hélas, dans le monde. Le fondamentalisme religieux, le terrorisme et puis la banalité de ces propos que l’on peut entendre ici ou là, de penser que ce serait l’étranger qui serait la cause de tous nos maux, ce qui ne veut pas dire ne pas lutter contre l’immigration, bien sûr qu’il faut lutter contre l’immigration, mais faire de l’étranger, faire de celui qui serait moins européen que d’autres, celui qui serait originaire d’un autre continent, là, le responsable de nos maux ? Comme si l’histoire n’avait pas servi d’expérience et de leçon ».

Mais quelle immigration ? Légale ou illégale ? Nous rappelons à nos lecteurs qu’en 2012, le candidat voulait limiter « l’immigration économique et lutter contre l’immigration clandestine » mais ajoutait : « pour ce qui me concerne, il n’y aura jamais d’immigration zéro, il y aura toujours une immigration légale ».

Retrouvez l’intégralité du discours ici.

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