[INTERNATIONAL] Première rencontre d’Obama avec le Pape : ce qu’il faut retenir

La défense du droit à la vie et l’objection de conscience étaient les thèmes principaux évoqués par le Pape et le président Barack Obama lors de sa dernière visite au Vatican.

« Un grand admirateur du Pape »

L’entretien, chaleureux et dense, entre le Vicaire du Christ et l’homme le plus puissant du monde donne à retenir plusieurs déclarations phares qui donneront espoir aux catholiques du monde entier, quand le président français n’avait reçu qu’un regard plein de la réprobation du Saint-Siège et de l’Église universelle à la politique menée par l’État socialiste. Le Pape a évoqué, entre autres choses, la réforme de santé mise en place aux États-Unis permettant le remboursement de la pilule abortive et des femmes pratiquant l’avortement. Réforme fortement contestée par la Conférence des évêques américains. Aux inquiétudes du Pape, le président Obama a déclaré : « J’ai promis de continuer le dialogue avec la Conférence des évêques américains pour être sûr que nous arrivions au bon équilibre : pour que chacun bénéficie de la couverture de santé mais aussi pour que la liberté religieuse soit respectée. » Si nous pouvons demeurer sceptiques à la lecture de ces déclarations, il n’empêche que se dégage une vraie volonté de la part d’un président américain prêt à la conciliation entre le message de l’Église et les aspirations du peuple américain. Rappelons que le Pape est aimé de 85% des catholiques, de 63% des américains, tandis que l’action du président Obama ne recueille plus que 47% des suffrages. C’est dans l’intérêt de Barack Obama d’écouter ce qu’a à dire un Pape qui fédère tant, et n’est plus silencieux au sujet des questions qui agitent les sociétés occidentales. La visite du président au Saint-Siège n’a pas été, aux yeux de Jeremy Shapiro de l’institut Brookings Washington, une étape du grand tour consacré aux politiques étrangères, mais la rencontre de deux hommes désireux du bien commun.

« Une perspective morale »

Le Pape François, à l’heure du traditionnel échange de cadeaux, s’est vu remettre par le président Obama un coffret contenant les semences de fruits et légumes plantés dans les jardins de la Maison Blanche et destinées à ceux de Castel Gandolfo. De son côté, le Pape lui a offert un exemplaire de sa dernière exhortation apostolique Evangelii Gaudium. Surprenant, à la hauteur de l’humour qu’on lui prête, le président Obama lui glissait : «  Je la lirai certainement dans le Bureau ovale quand je serai très énervé, elle me donnera de la force et me calmera. »

Entre un chef spirituel et un chef politique, d’aucuns chercheraient à savoir lequel des deux a marché sur les plates-bandes de l’autre. Et pourtant, de cette première rencontre entre le Souverain Pontife et le président des États-Unis, on pourra retenir le mot de ce dernier : « J’ai été très ému par ses considérations sur l’importance pour tous d’aborder les problèmes du monde selon une perspective morale. »
Le voyage à Rome du président Obama était une parenthèse bienvenue au milieu d’un voyage en Europe dominé par la crise ukrainienne et d’un autre en Arabie saoudite qui l’est par la question du nucléaire iranien.

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