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Dans sa rigoureuse critique de l’orientation surprenante qu’a prise Aymeric Chauprade sur les questions géopolitiques, notre confrère Bougainville s’en prend à l’idée de plus en plus évoquée que seule la remigration permettra de retrouver un certain équilibre en termes de démographie et une certaine paix civile. Le reproche consiste à dire que, la solution chrétienne que nous devons retenir pour régler les problèmes politiques que nous connaissons (tout problème ayant une solution politique conforme à la volonté divine qu’il incombe au fidèle de ne pas ignorer) doit permettre de préserver deux impératifs : la conservation des identités culturelles propres à chaque territoire (qui, ayant été voulues par Dieu, plaisent à Celui-ci), et le respect de la dignité de chaque personne.
Il est donc important de combiner ces deux exigences et d’éviter toute issue qui, respectant l’une, négligerait l’autre. Or, certains l’ont déjà dit, favoriser la remigration ne signifie en aucun cas faire reculer les populations visées jusque dans un bateau gonflable à la force des baïonnettes ; il est des moyens politiques mesurés et humains, quoique fermes, qui permettraient d’y parvenir sans effusion de sang, si ce n’est sans heurt. Quant à énoncer l’impératif pour cette solution de figurer dans la Bible pour avoir un aval chrétien, nous n’y croyons guère : où le Christ enseigne-t-il la méthode de régulation naturelle des naissances dans les Évangiles ? Encore que, comme nous ne nous lasserons pas de le dire, le retour du fils prodigue dans la maison de son père satisfasse sans aucun doute à cette exigence superflue. La remigration, éloignée des fantasmes de massacres et de milices fascistes que se plaisent à y accoler les media qui commencent à en parler, peut très bien se conformer à l’obligation du respect de la dignité humaine, de la même manière que la prison prive l’homme de sa liberté et non de sa dignité.
En revanche, il nous est difficile de concevoir comment, pour répondre à notre autre impératif, la préservation de l’identité française, on peut refuser ainsi d’envisager la remigration. Éclaircissons ici un point : il n’y a point dans la culture française, dans le peuple français, de supériorité par rapport aux autre cultures, et aux autres peuples. Notre confrère Baudouin de Mitry, vantant généreusement les mérites de la colonisation, oublie que le Seigneur a créé autant de nations qu’il Lui a plu d’en voir, et que c’est porter atteinte à la création que de détériorer comme le mouvement colonial l’a fait la civilisation de dizaines de peuples qu’il aurait fallu évangéliser dans le cadre de leurs propres repères culturels et spirituels, plutôt que de les obliger à adopter langues et vêtements venus d’ailleurs.
Chaque peuple a reçu en partage une terre pour y prospérer, se sanctifier, et offrir les fruits de sa culture au Seigneur une fois sa conversion effectuée, cela exige donc que chaque culture soit préservée de manière homogène, sans bâtardisation outrancière ou forcée. A cette fin, il importe donc que la population ne connaisse point de tiraillements et de résistance à son expansion, lesquels mènent rapidement à l’état de détresse identitaire que nous connaissons aujourd’hui en France. Or, pour éviter ces tiraillements, il faut plus que des papiers : disons-le tout net, on ne devient pas français le jour où l’on se voit remettre un bout de papier au son d’un chant révolutionnaire fanatique.
Nous sommes différents. Biologiquement différents : des études prouvent qu’un individu de peau blanche a bien plus de mal à distinguer deux individus de peau noire entre eux que deux autres individus de peau blanche entre eux ; nos corps sécrètent des odeurs différentes (à tel point que nos doux agneaux issus de l’immigration, insoupçonnables de racisme, ne se gênent pas pour énoncer dans des termes peu flatteurs le dégoût que leur inspirent leurs « babtous » de voisins de bus). Nous sommes, surtout, différents culturellement, et la culture française ne s’acquiert pas en claquant des doigts : entassés dans des quartiers à l’architecture inhumaine, où ils ne croisent que leurs semblables, les immigrés en provenance d’Afrique n’ont, il faut en faire le constat, pas acquis grand-chose de la culture française, alors que c’est pourtant le seul moyen pour un immigré de s’intégrer à son pays d’accueil, laissant à sa porte les modes d’être et attaches affectives pour son pays précédent.
Il faut cependant à cet égard préciser une chose : les populations immigrées qui posent actuellement problème ne sont pas de culture malienne pour les maliens ou algérienne pour les algériens. Comme l’illustre parfaitement cet odieux accent que l’on entend désormais partout, et qui n’est ni un accent arabe, ni subsaharien, mais rien de plus que le résultat d’un mépris certain pour le français, et de l’absence de contact à un accent français véritable qui aurait pu éviter à cette soupe bâtarde de se former. Ainsi, le problème n’est pas tant l’appartenance trop solide à la culture d’origine que la totale absence de la culture française chez ces populations.
Pourtant, Italiens, Polonais, Russes ont tous réussi ce passage, et certainement pas pour les fausses raisons que l’on invoque souvent, à savoir l’hypothétique proximité culturelle entre la France et les pays d’émigration du XIXe et du début du XXe siècle. Ce succès a été rendu possible par une chose : la faible quantité de migrants de ces origines, et leur dispersion sur tout le territoire.
Il nous reste, devant ce constat assez brutal, un seul devoir : faire en sorte, en revanche, que la portion de nos populations immigrées d’aujourd’hui qui souhaite s’intégrer, ou qui, chassée par la guerre, n’a pu faire autrement que de se réfugier dans un pays en paix, en ait les moyens. Cela passera uniquement par la dissolution massive du nombre d’immigrés présents sur le territoire, ayant reçu ou non des papiers. En partant du nombre d’individus en provenance de chaque pays, il faudra définir un quota, voir un nombre maximal, de personnes pouvant rester ; le reste, à l’aide des politiques susmentionnées, sera dirigé vers son pays d’origine. C’est seulement ainsi que les mécanismes de notre civilisation française seront capables de faire rentrer sans résistance les éléments désireux de devenir français, selon le mode d’acquisition dont nous avons déjà fait mention.
Il est certain que cette solution ne pourra être prise de manière isolée. Pour la rendre efficace, arrêt des flux migratoires, diminution drastique des aides accordées aux ressortissants étrangers et mesures de déchéance de la nationalité pour toute déclaration d’hostilité à la France (et la toile regorge de telles exclamations, proférées par des individus devenus à ce point confortés dans leur haine pathologique qu’ils l’expriment à visage découvert) sont des solutions qui tombent sous le sens. La France n’a plus les moyens de donner des « secondes chances » à des individus qui en sont pour certains, nos institutions judiciaires et l’abandon de nos territoires aidant, à leur dixième « chance » ; mais plus : elle n’est, pas plus qu’un autre pays, capable de supporter le poids de l’invasion d’une culture exogène sans en dépérir elle-même.
On peut difficilement trouver une solution différente au vrai problème qui détruit notre pays, la présence en son sein d’individus refusant catégoriquement de participer à la préservation de notre identité commune. Si c’est bien là la méprise qui fait dire à Bougainville que la remigration n’est pas chrétienne, il faudra chercher à proposer d’autres moyens, ou bien en revenir à faire comme nos élites le font depuis des décennies, nier le problème et son étendue.
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