L’infolettre du R&N revient bientôt dans vos électroboîtes.
Le président de l’Academia Christiana a bien voulu répondre aux questions de Corsaire.
1. Qu’est-ce qu’Academia Christiana ? Quelle est sa spécificité par rapport aux nombreuses autres offres de formation catholiques cet été ?
L’Academia Christiana est une université d’été dont le but essentiel est de former une nouvelle génération d’hommes et de femmes qui s’engageront réellement dans la cité pour promouvoir et mettre en pratique le bien commun. Sa spécificité, c’est d’une part d’être polyvalente : un tiers de formation spirituelle (quelle est notre foi ?), un tiers de formation philosophique générale et un tiers de formation politique. D’autre part, notre particularité au niveau de la formation, c’est que nous proposons à nos participants d’acquérir une vue d’ensemble en leur donnant des bases philosophiques, des principes assez généraux qui leur serviront de repères intellectuels pour se positionner face à des situations plus complexes, de tirer des conclusions et d’agir sur le terrain sans avoir besoin de faire reposer leur opinion sur celle d’un partie ou d’un groupe quelconque. Nous voulons former des personnes capables d’avoir une autonomie de réflexion, ce qui n’empêche pas de continuer de se former et de lire après l’Academia.
2. Qu’est-ce qui vous a décidé à créer cette UDT ?
C’est un constat, nous nous sommes rendu compte que parmi notre génération, et même chez ceux qui s’engageaient dans du concret, très peu avaient reçu une réelle formation qui leur permette d’ancrer leurs engagements dans une solide réflexion. J’ai souvent l’impression que les jeunes défendent une écurie politique ou une chapelle ; cela crée beaucoup de divisions inutiles qui pourraient se régler par une conscience mieux ordonnée des buts pour lesquels nous œuvrons. Nous n’arrivons plus à hiérarchiser les problèmes, à distinguer les moyens de la fin, nous ne connaissons que d’une façon très médiocre notre religion. Si nous ne sommes pas formés nous risquons un jour ou l’autre d’abandonner devant les difficultés.
3. Academia Christiana est parrainée par la Fraternité Saint-Pierre. Qu’est-ce que cela signifie concrètement ? Un accompagnement spirituel individuel (prêches, confessions...) sera-t-il proposé en sus des formations politique et philosophique ?
D’une part, les prêtres et séminaristes de la Fraternité Saint-Pierre ont reçu une bonne formation qui leur permet d’intervenir sur les sujets que nous présentons lors de l’Academia. Mais leur présence ne se résume pas à certaines conférences, ils sont aussi là pour discuter avec les participants, et éventuellement pour confesser si la demande leur en est faite. Il n’y a pas d’activités spirituelles imposées, chacun étant suffisamment sage pour savoir ce qu’il a à faire ; il est donc possible d’assister à une messe chaque jour, et pour ceux qui veulent davantage prier, la chapelle leur est ouverte.
3. A quoi ressemble une journée-type à l’Academia Christiana ?
Nous essayons de trouver le meilleur équilibre entre la formation et les vacances car nous savons que nos participants sont étudiants ou jeunes professionnels et qu’ils ont besoin de ce temps aussi pour se détendre. La partie formation se divise en trois : une grande conférence le matin, deux ou trois ateliers de 45 minutes dans la journée et un débat sur un thème d’actualité le soir. A côté de cela, il y a des activités proposées l’après-midi (rugby, paint-ball, visites culturelles, baignades…). Le bar de l’Academia est ouvert le soir après la dernière conférence, et nous organisons une grande veillée avec un barbecue le dernier soir. Il y a une ambiance assez simple et conviviale « à la française » ! Nous essayons aussi d’inciter un maximum nos participants à discuter avec les intervenants et entre eux en dehors des temps de formation pour aborder des thèmes annexes ou pour développer des initiatives. L’Academia est donc aussi une sorte de laboratoire d’idées.
4. Un fort sentiment identitaire et patriotique ressort de vos visuels et vidéos. De quelle identité parlez-vous ? Que répondez-vous à ceux qui pourraient vous accuser de mélanger identité nationale et foi catholique ?
Pour moi, l’identité est quelque chose de perçu assez intuitivement, il n’y a pas besoin d’avoir fait de longues études pour saisir ce phénomène au moins confusément. Mais il est vrai que le cosmopolitisme que nous vivons, qu’on le veuille ou non, bouscule les repères, le matérialisme ambiant a peu à peu détruit toute nos traditions spirituelles, tout ce qui n’est pas le fruit de la technique s’efface peu à peu pour être remplacé par les valeurs marchandes. Notre identité c’est l’Europe, le souci de l’âme, l’être. Ceux qui pensent que la foi catholique s’oppose à l’identité européenne n’ont rien compris à l’identité ou à la foi ; les deux sont intimement liés. Le catholicisme n’est pas l’universalisme abstrait des Lumières qui tend à renier ce qui est particulier au nom de la raison, ce n’est pas non plus le jansénisme qui méprise la nature au point de faire de tout attachement légitime aux réalités humaines comme la patrie, un péché. Mais malheureusement les choses aujourd’hui sont tellement confuses dans nos esprits que pour beaucoup de catholiques ces deux éléments paraissent inconciliables. Ce serait trop long de développer davantage ici cette question, c’est pour cela que je vous convie vivement cet été à l’Academia Christiana pour démêler cette contradiction apparente !
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