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Dimanche, l’apparition au grand raout opportuniste de Jean-Luc Mélenchon d’une discrète banderole marquée « La femme n’est pas une usine à bébés » n’est pas passée inaperçue. Anne-Sixtine, qui tenait la banderole, répond à votre gazette-en-ligne préférée, notamment pour faire quelques mises au point.
Samengrelo : D’où est venue l’idée de tenir une telle banderole à la manifestation de Jean-Luc Mélenchon ?
AS : Nous étions un certain nombre à trouver que parmi les actions qui sont lancées en ce moment en contestation de la loi Taubira, très peu étaient dirigées par des filles. C’est ce qui nous a donné l’idée de créer un collectif, « Ni à vendre, ni à louer », qui se concentre sur l’un des enjeux à peine voilés de cette loi qui touche le plus cruellement les femmes, c’est-à-dire la perspective de la GPA. Nous avons aussi décider de rassembler des filles pour montrer notre opposition au mouvement FEMEN, que nous trouvons insultant pour la femme.
Samengrelo : On vous a vues, vous et votre sécurité affiliée PCF, tout d’abord place de la Bastille, puis à la Manif Pour Tous : vous définissez-vous comme appartenant à la fois à ces deux mouvements ?
AS : Plus exactement, nous n’appartenons à aucune d’entre elles, et nous sommes un groupe tout à fait indépendant et apolitique ; il y a des T-Shirts officiels marqués du nom de notre collectif, et nous comptons ne pas être vus comme une mouvance au sein de la Manif’ Pour Tous. Nous avons effectivement rejoint ses rangs par la suite, parce que nous nous joignons à tous ceux qui sont susceptibles de partager notre refus net de la GPA. Nous avons d’ailleurs chanté l’Internationale, pour montrer que nous n’étions pas là en tant que trublionnes de la Manif’ Pour Tous, mais bien pour partager avec les manifestants un combat que nous jugeons cohérent avec notre rejet de la GPA ; nous avons par ailleurs lancé nos propres slogans.
Samengrelo : Cela veut-il dire que seule la GPA vous inquiète dans le projet de loi Taubira ?
AS : Certainement pas, et les membres de notre collectif sont aussi par ailleurs opposées à l’idée d’union civile. Nous sommes contre l’intégralité de cette loi, mais nous voulons par nos actions interpeler sur ce qui en est l’aboutissement le plus scandaleux et opposé à la dignité de la femme, puisque ce sont les femmes pauvres qui porteront les enfants de bourgeoises : quelle émancipation y a-t-il à cela ? Par ailleurs, nous n’avons pas besoin du tout de développer de longs argumentaires pour montrer le lien entre ce projet de loi et l’issue inévitable qu’en sera la GPA, et les manifestants de Mélenchon ne nous ont fait aucune difficulté. Lorsqu’une responsable de l’organisation nous a demandé si notre banderole était déclarée et autorisée, nous lui avons répondu que non, mais que si Mélenchon refusait qu’elle apparaisse, il serait en porte-à-faux avec ses manifestants.
Samengrelo : Vous avez donc eu beaucoup de succès ?
AS : Énormément ! A peu près toutes les femmes que nous avons croisées pendant les trois quarts d’heure que nous avons marché avec eux ont fermement approuvé notre pancarte, nous ont encouragées à continuer à promouvoir notre cause, et nous avons même été applaudies à un moment. On ne peut évidemment pas en dire autant de France 2, dont les journalistes ont éteint la caméra en nous voyant arriver, et se sont déplacés pour être sûrs de ne pas avoir dans leur reportage des images qui déparent avec ce qu’ils veulent dire aux téléspectateurs. La réalité, c’est qu’une bonne partie de la gauche qui a manifesté dimanche en est soit à se moquer de ce projet de loi, soit à craindre clairement ses conséquences.
Samengrelo : Avez-vous eu la même aisance dans les rangs, ensuite, de la Manif’ Pour Tous ?
AS : Bien évidemment. La seule difficulté que nous avons eue a été de nous approcher du podium, ce qui nous a été interdit dans un premier temps pour des raisons de sécurité, puisque nous n’étions pas attendues. Mais ensuite, nous avons réussi à nous faire entendre d’une des responsables de l’organisation, Ludivine de la Rochère, qui nous a fait passer sans problème. Sans que cela signifie que nous faisons partie intégrante de la Manif’ Pour Tous, nous sommes contentes de voir que notre collectif est accepté et promu de cette manière.
Samengrelo : Pour finir, un mot sur l’avenir que vous envisagez pour votre mouvement ?
AS : Nous en sommes encore au tout début, et nous devons encore trouver une place pour nous situer parmi tous les courants de la contestation. Je peux dire en revanche que nous avons vocation à nous étendre : toutes les filles de 18 à 25 ans qui veulent comme nous dénoncer le risque effrayant de voir débarquer la GPA dans notre pays sont les bienvenues à nous rejoindre !
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