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Les « droits de l’homme » sont un ramassis d’absurdités trompeuses et corruptrices des cœurs naïfs. Il est impératif de ne pas se laisser abuser par ces fariboles. Pour se rendre compte de la fatuité imbécile des concepteurs de ces droits « révolutionnaires », il suffit d’imaginer ce qu’ils pourraient inventer aujourd’hui. Concevons qu’un type écologiste au sens occidental et négatif du terme – qui se croit génial, et qui se sent concerné par le devenir de ses congénères, ou plutôt qui ne comprend pas pourquoi tout ses congénères ne vivent pas comme lui l’entend – décide de revendiquer un droit pour les êtres humains qui n’a jamais été jusqu’alors reconnu : le droit de respirer. Il est en effet essentiel à l’homme de respirer car, sinon, il meurt. Et il est injuste que ce droit si précieux ne soit pas – encore – reconnu par les hommes. « Bien », me direz-vous, « ce genre de gentilles idioties ne porte pas à conséquences, et puis un droit en plus, cela fait toujours bien et novateur : on pourrait même être les futurs héros de chroniques, sait-on jamais ». Et patatras, le droit est reconnu. Aux voix qui ne manqueront de s’élever pour dénoncer une absurdité juridique et qui ne reconnaîtraient qu’un simple état de nature où l’homme ne peut rien – état qui ne constitue en aucun cas un droit –, ce dangereux inventeur de droits les attaquera en dénonçant à grands renforts de cris et de gesticulations que ces vieux débris d’arrière-garde, protecteurs de la tradition et, pourquoi pas, « réactionnaires » (pour le coup, cela est bien une réaction à un droit imaginaire) sont d’horribles tortionnaires qui refusent aux hommes le droit de respirer, et qui donc veulent empêcher le monde entier de respirer... Devant cette violence inouïe, les défenseurs du bon sens vont certainement abandonner, puisqu’ils préfèrent la paix et l’harmonie à la violence, et que le sens commun aura toujours raison de ce genre de bêtises ; de même, la majorité silencieuse qui est bien d’accord avec les suppôts de l’obscurantisme, mais qui ne voit pas l’utilité de se donner la peine de se démener contre ces fous.
Grossière erreur qui provient de la sous-estimation du mal qui ronge le cœur de certains êtres. Il faudra peut-être des années, voire quelques générations pour que le droit de respirer devienne partie intégrante des principes à valeur constitutionnelle de la république, et pour qu’il soit accepté, par voie tacite, par la société. Une fois cela fait, les conséquences du droit absurde deviendront aussi dramatiques que risibles. Interdiction de l’apnée, du tabac, du feu de bois, des voitures. Interdiction de la natation. De la haute montagne. Équipement permanent obligatoire : une bouteille d’oxygène par personne. Justification de toutes les lois écologistes de purification de l’air en forçant les individus à faire ceci ou cela. Laissez votre imagination vagabonder quelques instants...
Quelles conséquences pour un petit droit, proposé par un fou, qui aurait pu être facilement contrecarré, si le bien et les principes étaient restés l’essentiel dans les jugements des uns et des autres !
Alors, imaginez les catastrophes que provoquent les « droits de l’homme ». Pas besoin d’imaginer : nous constatons, malheureusement...
Les « droits de l’homme » sont une arnaque deux fois centenaire, qui ne font rien d’autre qu’énoncer des banalités sur lesquelles l’homme n’a pas de prises. « L’homme naît libre » ? Fariboles ! Il est évident que l’homme est libre, en ce sens du libre-arbitre qui lui donne la possibilité de faire ce qu’il veut s’il le peut physiquement. De mémoire d’homme, c’est-à-dire environ trois mille ans, tous les penseurs savaient que l’homme était libre, mais ils n’allaient pas considérer cela comme un droit, ou comme une qualité : c’est au contraire une donnée qui engendre de gros soucis pour les hommes car ce libre-arbitre donne avant tout la possibilité de faire le mal. Cela explique pourquoi toutes les sagesses du monde, et dans toute l’histoire, se sont acharnées à chercher la liberté véritablement humaine qui consiste non pas à faire ce que l’on veut, mais à faire le bien. Et donc à remplir ses devoirs, et s’imposer des règles justes. Justice, bien, vérité. Le bonheur, c’est agir bien, et certainement pas agir librement.
Ces évidences qui structuraient la société européenne et qui continuent d’irriguer la vie en société en Asie (une bonne partie du continent, du moins) et chez les gens de bon sens ont été voilées par les « droits de l’homme ». En les proclamant, on a fait croire que l’homme pouvait acquérir et protéger des éléments, comme l’égalité ou la liberté, qui ne sont que naturels et non soumis à la volonté humaine. Pire que cela, ces « droits de l’homme » justifient avant tout le droit de faire le mal, ce qui cause la décadence que nous constatons de nos jours. Cela correspond aussi à ce qu’abhorraient et fuyaient les Grecs : l’hybris.
La société traditionnelle savait très bien que tout homme était égal aux autres hommes devant la mort – mais ni dans ce monde, ni devant la nature –, que l’homme pouvait faire le mal – mais qu’il devait s’efforcer de faire le bien, et que la société devait l’y aider. Il n’est pas étonnant que les idéologies aient naquis en Europe : on travestit des états de nature en éléments humains, on désincarne les principes et on nie l’épaisseur humaine, on nie la capacité de chaque homme de reconnaître le bien, et on lui impose de l’extérieur toutes ses conduites et ses pensées. Il ne reste même pas un cheveu de terrain avant d’arriver au totalitarisme qui ne reconnaît paradoxalement qu’une seule façon de faire, qu’un seul type humain, qu’un seul moule, niant par là tout ce qui fait la personne humaine : son unicité intrinsèque au-delà de tout dénominateur commun. L’heccéité de Duns Scot... Ce dénominateur était peut-être celui-ci : la possibilité d’être différent dans la culture commune du bien.
Rappelons le roi qui sert Dieu et nous sert, qui nous rappelle sans cesse que nous n’avons pas des droits, mais des devoirs. Oui, place aux devoirs de l’homme.
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