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Les Sept Couleurs sont d’abord l’œuvre d’un écrivain honni, car fusillé en 1945 pour intelligence avec l’ennemi. Pourtant, elles pourraient aussi être considérées pour ce qu’elles sont vraiment : un chef-d’œuvre.
De 1926 à 1939, l’auteur fait vivre avec une dextérité merveilleuse deux amoureux qui se cherchent et se hantent l’un l’autre, jeunesse bouleversée, dans une Europe qui se saoule de rêves. Naturellement, sans artifice, sept genres littéraires s’enchaînent : ce sont les Sept Couleurs qui donnent leur titre à l’ouvrage et son rythme à l’histoire. Les sept grandes parties, Récit, Lettres, Journal, Réflexion, Dialogue, Documents, Discours, ouvrent chacune sur une nouvelle étape de la quête de deux êtres qui se désirent et se fuient, et bouclent le cercle de relations que le hasard s’obstine continuellement à refermer.
Ceux qui ont lu Psichari ou Claudel retrouveront avec délectation le rythme lent des phrases ciselées et l’atmosphère contemplative de la littérature chrétienne du début du XXe siècle.
En sus de sa valeur littéraire, un deuxième plaisir s’ajoute qui est celui de la véracité. Après soixante-dix ans de haines recuites, de réécriture idéologique et d’obsession pour les fureurs d’un temps révolu, on peut enfin se sentir libre de tirer un trait sur l’anathème politique et de laisser les hommes d’une époque parler pour eux-mêmes.
Et vraiment, ce livre est alors aussi une rencontre avec nos aïeux. La plume agile restitue parfaitement la vue, les sons, l’atmosphère de son temps. On croiserait tous les personnages au coin d’une rue, et dans cette époque qui rêve férocement à la jeunesse, nos ancêtres prennent une chair bien plus réelle que dans tous les documentaires et les films actuels.
Le Paris des années folles, l’Italie fasciste, la Légion étrangère, l’Afrique du nord, l’Allemagne nationale-socialiste, la guerre d’Espagne défilent : c’est toute l’Europe folle de ses utopies et de ses hommes nouveaux qui se soulève dans une tension vers des idéaux impossibles, avant le grand craquement. Ses personnages sont d’un camp comme ils auraient pu être d’un autre.
L’ouvrage est paru en 1939 et ne présage pas de l’avenir.
Par la magie de l’édition numérique, il est aujourd’hui possible de redécouvrir les œuvres du poète de Fresnes pour une somme très modique. Le peloton d’exécution, son devoir accompli, est reparti. Robert Brasillach peut sortir du tombeau.
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