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François Hollande, ou le « pharisianisme » de la bien-pensance

13 mars 2012 Jean Herbottin

Si ça, c’est pas de la discrimination !

On a les hommes politiques que l’on mérite. Mais au vu du spectacle qui se dégage de la campagne présidentielle, il est légitime de se demander si un seul peuple au Monde mérite pareil châtiment. Déjà punie par la démocratie, la France, fille traînée de l’Eglise, se goberge une fois de plus dans la fange de l’ignorance. Le Pen, Sarkozy, Bayrou ou Hollande, en véritable quadrige de l’indignité se rue dans l’arène politique toute bride abattue. Le seul souci est que leurs ornières, mal placées, vont les faire s’écraser droit contre le mur. Le vainqueur de la présidentielle ne sera pas un vainqueur, mais un survivant, enfermé dans les affres du parisianisme bon-teint.

Qui peut bien penser qu’un débat sur la viande puisse être un sujet majeur de préoccupation des Français ? Qu’il faille préciser que la viande est hallal, certes, mais l’ériger en problématique de campagne électorale relève de la fumisterie. Mais le pire ne vient pas forcément de notre rad-soc nationale. François Hollande les accumule, encore et toujours. Après ses pas de deux sur la fiscalité, il revient sur le terrain symbolique, dans la catégorie « annonce gadget qui ne coûte rien et qui n’a pas plus d’utilité ». En effet, Le candidat socialiste à l’élection présidentielle s’est engagé, à ôter le mot « race » de la Constitution. Ainsi, après la fin du « mademoiselle » dans les formulaires administratifs, on en est à un partout. Voici sans aucun doute une mesure qui ne peut attendre. Sarkozy a eu les féministes, et Hollande les noirs. J’ai hâte de voir le chapeau rond proposé au patrimoine mondial pour conquérir l’électorat breton... En somme, les socialistes veulent montrer que eux ne sont pas racistes, et que le méchant Sarkozy, qui ne fait rien qu’à expulser les étrangers, est un vilain fasciste. J’extrapole, certes, mais le procédé a été tellement utilisé que tout esprit attentif le décèle dans la moindre (non-)proposition du candidat socialiste.

Véritable aboutissement de trente ans de matraquage anti-raciste, cette promesse de campagne couronne également la faillite de ce combat... Et de la république elle-même. Supprimer le mot pour supprimer la chose... Encore un avatar du communautarisme, qui exige que le politique agisse dans un sens pouvant plaire à telle ou telle frange de la société. Entendu qu’entre communautarisme et communisme, il n’y a qu’une syllabe.

Mais, afin de ne pas sombrer dans le ridicule, il faudrait que soit compris, enfin, le sens du mot « race ». Le Littré donne six définitions, dont une seule de nature biologique, les autres étant rattachées à la notion de « famille » ou de « culture » : « Tous ceux qui viennent d’une même famille » en étant la première. D’où l’expression « race de David » ou encore, chez Bossuet « Les enfants de Clovis n’ayant pas marché dans les voies que saint Remi leur avait prescrites, Dieu suscita une autre race pour régner en France ». Mais le mot race s’emploie aussi dans le sens de « génération », comme l’expriment entre autres ces versets de l’Ecriture :

Ce culte se continuera toujours et passera de race en race parmi les enfants d’Israël » (Exode, 17,21)

Ô race incrédule et dépravée, jusqu’à quand serai-je avec vous ?(Luc, 9, 41)

Mais là où le bât blesse, c’est que le mot « race » a été utilisé à d’autres fins. Ce sont le scientisme et le darwinisme qui ont introduit l’ idée qu’il existerait des races humaines, faisant passer l’idée de race de la sphère du peuple en tant que culture à celle du peuple en tant qu’identité biologique. Ces gens-là, au nom du progrès, auquel croient nos socialistes préférés, ont repris un mot du vocabulaire biblique, pour, une fois encore, le dévoyer et lui donner un sens plus moderne. Mais revenons à Hollande... Puisqu’il n’y a plus de races, alors il n’y a plus de racisme, et nos amis de SOS devront trouver un autre combat. Sans compter tous ces gentils gamins un peu con-con qui ne pourront plus légitimement adhérer à des groupes facebook, parce que « Blanc sans N ça fait Black Comme quoi sans haiNe on est tous égaux ». Croire que l’on lutte contre un phénomène en changeant un mot dans la constitution relève de la médiocrité de pensée et de la pauvreté intellectuelle la plus manifeste.

Si nettoyer une trace du scientisme, qui a mené à la catastrophe du nazisme peut apparaître une bonne chose, l’annonce de François Hollande suinte de cet odieuse morale gauchiste dont nous abreuvent les médias depuis les années 80. L’antiracisme est une plaie que couronne une fois de plus le candidat de la gauche. Il lui sacrifie notre langue après lui avoir sacrifié les médias. Il sacrifie également, comme ses principaux rivaux, l’intelligence sur l’autel de la démocratie, régime politique soucieux d’égalité. N’y parvenant pas, et ne pouvant y arriver, elle se contente de la médiocrité. Ainsi, ces mots terribles de Nicole arrivent à nos oreille impitoyablement :

C’est pourquoi il n’y a point d’absurdités si insupportables qui ne trouvent des approbateurs. Quiconque a dessein de piper le monde, est assuré de trouver des personnes qui seront bien aises d’être pipées ; et les plus ridicules sottises rencontrent toujours des esprits auxquels elles sont proportionnées … Quelque extravagants que soient ces raisonnements, il se trouve des personne qui les débitent, et d’autres qui s’en laissent persuader.

Ce principe devient loi en démocratie, car il faut bien être élu... Bref, socialistes, race de vipères, pharisiens modernes de la bien-pensance, peut-être gagnerez-vous en 2012. Mais ce sera avec les atours de la médiocrité qui siéent aux esprits bien bas.

13 mars 2012 Jean Herbottin

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