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Il y a quelques temps nous abordions le sujet de la transmission par le scoutisme et les liens qui pouvaient être fait entre l’école et ce dernier. Nous avons volontairement omis de nous attarder sur la mixité car il apparaît intéressant de mener un développement complet sur celle-ci.

Rappelons tout d’abord que les premiers à militer un enseignement mixte furent des « pédagogues » anarchistes, et notamment Paul Robin — décrit par Wikipédia comme un pédagogue libertaire français (sic) — qui, en 1880 ouvrit un orphelinat mixte en France. Cependant, ce n’est qu’à partir des années soixante que les écoles, collèges, et lycées vont se mettre à la mixité. Malgré un habillage idéologique assez tardif, ce sont surtout des considérations économiques qui ont entraîné ces changements. Aujourd’hui, les rares écoles non mixtes sont majoritairement catholiques, et ont pour la plupart de très bons résultats académiques.

Comme nous le développions dans l’article sur le scoutisme, les jeunes connaissent de nombreux changement lors de l’adolescence, et il est évident que les deux sexes n’évoluent ni de la même manière, ni à la même vitesse. Ainsi, un environnement non mixte dans le cadre de l’école peut permettre à chacun de se construire pleinement, soit en tant que femme, soit en tant qu’homme, et ce en répondant à l’appel de Notre Seigneur.

Politesse française oblige, commençons par la gente féminine. Lorsqu’une jeune fille traverse la période de l’adolescence, elle est particulièrement influençable, et cherche à prendre confiance en elle-même afin de se démarquer des autres. Ce caractère influençable de la femme doit entraîner une protection de cette dernière. Au contact prématuré avec l’autre sexe, elle pourrait–être tentée de suivre les conseils perfides et les attentes perverses de celui-ci. En outre, le garçon est très remuant et bruyant à cette âge-là, ce qui n’aide pas forcément la jeune fille à s’affirmer en classe, et par la suite en société. De même, cette volonté de se démarquer pour avoir en confiance en soi ne doit pas empêcher la femme de se construire comme elle est, et non comme la société le voudrait. La non-mixité de l’école pourrait permettre de répondre à cela par l’émulation de la confiance entre les jeunes filles. Chacune pouvant à travers sa relation à l’autre, découvrir et développer ses différences, mais aussi se rassurer en retrouvant les caractères intrinsèques de la condition féminine chez ses camarades. Ainsi, il pourrait naître chez ces femmes en devenir une véritable confiance en elle, fondée non pas sur des revendications féministes tordues, mais au contraire sur l’authentique beauté de la femme capable de donner la vie.

Quant à l’adolescent mâle, c’est son rôle de chef de famille qui est en formation, il est en attente d’autorité, d’une certaine forme de virilité, mais aussi de développements physiques qui accompagnent sa puberté. Ces trois composantes majeures du développement du jeune garçon se retrouvent bien mieux dans un cadre non mixte, au moins jusqu’à un certain âge. D’expérience, nous pouvons assurer que pour tenir une classe d’une trentaine d’adolescent masculin, il faut faire preuve d’une certaine autorité qui devrait se retrouver naturellement chez le professeur, nous retrouvons ici l’importance d’une formation pédagogique auprès des enseignants. Au contact de cette autorité dont le jeune homme a tant besoin, et dans un univers scolaire masculin, il sera dans de bonnes dispositions pour grandir et recevoir le savoir de ses professeurs. Le caractère de l’adolescent le pousse à se mesurer, à se comparer, et à chercher ses limites, ainsi en vivant avec d’autres garçons, il pourra exprimer tous ces besoins. Au contraire, dans une école mixte, le jeune va chercher à être comme les autres, à se créer un masque qui plaise et qui attire, mais dans la majorité des cas, surement pas à affirmer sa virilité. L’émulation née de la vie entre garçons pousse ces derniers dans des recoins typiquement masculin, qu’il est plus difficile de vivre en présence de l’autre sexe. Éric Zemmour dans son livre Le suicide français évoque une société féminisée qui serait une des causes de la décadence du peuple français, ainsi la non mixité pourrait permettre de construire ces hommes virils dont la France a tant besoin.

En outre, pour la femme comme pour l’homme, il est important de vivre ces changements plus ou moins éloignés de l’autre sexe. Bien entendu il ne convient pas de scinder la jeunesse en deux, mais simplement de retrouver des limites notamment en termes d’éducation pour les deux sexes. En effet, dans un cadre mixte les filles vont vouloir séduire charnellement, se montrer sous un jour agréable, mais qui est loin d’être le plus important. Le garçon lui va tenter de séduire par ses muscles, mais aussi en défiant l’autorité dont il a tant besoin. Ce caractère du garçon ne va pas non plus l’aider à travailler, et donc à faire fructifier les qualités données par Notre Seigneur. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’assez souvent les filles sont meilleures en classe que les garçons durant cette période de la vie. De même, du fait de l’écart de maturité entre les deux sexes, les approches pédagogiques ne devraient pas être les mêmes pour cibler au mieux les attentes de chacun.

Enfin, la non mixité permet également de créer des liens plus forts entre les individus. En effet, la présence des deux sexes dans une même école peut pousser certains à se former une fausse identité, basée non pas sur ce qu’ils sont, mais sur ce que les autres et la société veulent qu’ils soient. Ceci impliquant une relation faussée entre les individus. Au contraire, un lycée non mixte va aider chacun à s’assumer pleinement et à se créer entièrement tel qu’il est, notamment en s’affirmant par rapport aux autres jeunes. La confiance qui va naître entre chaque adolescent va leur permettre de travailler en groupe et d’apprendre l’entraide, valeurs si rares aujourd’hui. De plus, en étant véritablement homme et femme à la sortie de ces écoles, ces jeunes adultes seront capables de créer des relations fortes, basés sur leurs différences et leurs complémentarités, c’est à dire sur ce qu’ils sont vraiment.

Pour résumer rapidement, nous dirions que la non-mixité à l’école peut-être un moyen de restaurer la transmission. Transmission des connaissances dans une certaine mesure, mais surtout transmission de la nature intrinsèque de chaque sexe. Cette dernière permettant de restaurer la complémentarité homme/femme, et donc de se rapprocher d’une société basée sur le droit naturel.

Il faut tout de même reconnaître que la non-mixité a certaines limites. Si elle peut apparaître importante au lycée et au collège, elle est plus difficilement défendable lorsque les jeunes entament leurs études supérieures. En effet, la découverte de l’autre est également un moyen de grandir et de mûrir. Prenons l’exemple d’un homme qui aurait vécu seulement dans un univers masculin, celui-ci pourrait connaître des difficultés dans ses relations avec l’autre sexe, soit par manque de maturité, soit par incompréhension des différences fondamentales entre l’homme et la femme. La confrontation avec la différence est un excellent moyen de prendre conscience de ce qui nous entoure. Enfin, c’est aussi le moyen d’éviter l’adoration du Moi masculin ou féminin : la mixité permet d’appréhender la beauté de l’autre sexe. Si aujourd’hui au nom de l’égalité, on en arrive à nier la beauté des différences hommes/femmes ; l’excès inverse serait, au nom de ces différences, refuser la complémentarité homme/femme par l’admiration de l’homme seul ou de la femme seule.

Hubert d’Abtivie

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