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La répression contre la révolution des coeurs.

Depuis le 24 mars, le ministère de l’intérieur s’est lâché : falsification absurde du nombre de manifestants présents à la manifestation, provocations policières et surtout : gazage pour tous ! Attention, il ne faut pas se méprendre, je ne souffrirai effectivement pas que l’on me dise que ce sont « juste » des bavures policières en raison de la pression qu’ont les CRS, de leur fatigue et à cause d’un hiver qui durait, souvenez-vous ! Non, il s’agissait bel et bien d’ordres émanant du ministère de l’Intérieur : réprimer coûte-que-coûte quiconque franchirait le no man’s land, et il fallait que ce soit violent, afin que ces effrontés intégristes s’en souviennent ! Il y a encore quelques mois, les victimes d’une telle répression n’étaient que les « groupuscules d’extrême droite proche des intégristes », qui subissaient la haine de tous nos dirigeant depuis mai 68, comme le rappelle chaque année les groupes nationalistes qui se retrouvent pour commémorer la mort de Sébastien, un membre du GUD mort en 1994 dans une manifestation en se faisant poursuivre par la police.

Sans partager leurs opinions politiques, c’est sans crainte que j’ose parler de ce sujet tabou, même dans les milieux catholiques, pro-vie, etc. ; car aujourd’hui, les manifestants qui se bougent tous les jours contre le projet de loi Taubira, se retrouvent catalogués dans le même camp que les membres de ces groupes, qu’il soient de gauche, gays, noirs ou juifs ou les quatre en même temps. Et il est d’ailleurs temps d’admettre que ces « groupuscules », puisqu’on aime les appeler comme cela, sont en l’espèce des alliés non négligeables, notamment sur le plan de la défense de la famille, des femmes enceintes ou des personnes âgées, face à la violence de la répression.

Toutefois, la manière dont se passent ces évènements me fait sourire, elle dénote totalement avec tout ce que l’on a pu voir auparavant. De fait, je ne vais pas m’attarder dessus car de nombreux articles ont déjà été rédigés à ce sujet, la majorité des manifestants n’ayant jamais participé à une telle mobilisation, et ces « novices » du militantisme ne sont pas seulement présents aux manifestations nationales, mais ils se mobilisent aussi lors de rassemblements spontanés, comme par exemple l’accueil de ministres ou autres membres du gouvernement. Ces personnes sont issues de partout, c’est la France, diverse mais unie. Cela ne va donc pas sans des conséquences sur leur comportement vis-à-vis des forces de l’ordre lors des manifestations.

Comme je l’ai précisé plus haut, la répression est très violente. Je vais prendre pour exemple les derniers événements en date : l’accueil des ministres Manuel Valls et Christiane Taubira à Lyon le lundi 13 mai. Ils ont été accueilli dès 9h30 à la gare Part-Dieu par quelques dizaines de manifestants qui ont simplement été retenus par les forces de l’ordre. Jusque là, rien d’anormal, pour des raisons évidentes de sécurité. Ensuite, les ministres se sont rendus dans le IXe arrondissement, une ZSP (Zone de Sécurité Prioritaire), pour simuler une reprise en main des cités ; ils ont été accueillis par un seul manifestant, armé d’un drapeau (attention !), qui n’a pas eu le temps de s’approcher de Taubira qu’il était déjà vingt mètres plus loin entre les mains des glorieux gorilles de notre brave justicière, la catastrophe a été évitée de justesse.

Après leur baratin traditionnel, qui est d’ailleurs la seule tradition qu’ils gardent, nos ministres normaux se sont rendus à la préfecture pour se goinfrer de petits fours aux frais du contribuable, mais à la préfecture : c’était l’émeute ! Plus de cent casseurs néofascistes/nazis, fervents opposants à la liberté, armés jusqu’aux dents de drapeaux bleus blancs et roses étaient là, et de surcroît, organisés. En effet, ils s’étaient séparés en deux groupes : un se trouvant dans un petit parc juste en face de la préfecture, l’autre se tenant dans un angle derrière la la bâtisse, tous étant prêts à passer à l’assaut de l’édifice. Mais heureusement, les vaillants protecteurs de la nation ont pu les retenir, afin de permettre à Gaz et Taubira de s’engraisser sans être inquiétés. Les manifestants du parc se sont simplement retrouvés emprisonnés dans le parc en question. Les autres, au nombre approximatif de cent, lançaient gaiement des slogans que vous connaissez maintenant bien. Lorsque tout-à-coup, les bleus ont commencé à les pousser dans une rue, mais nos braves militants qui ne lâchent rien (jamais), se sont assis. Il s’est alors passé quelque chose de terrible, je ne sais même pas si je pourrai le raconter jusqu’au bout tant cela m’a écœuré. Les policiers ont simplement sorti leur matraques et cogné dans le tas, j’ai vu un homme faire le bouclier pour protéger sa femme enceinte des coups de bâtons, j’ai vu un CRS, faisant dans les 110 kg tout nu, se mettre debout sur un manifestant tombé à terre, j’ai vu un policier « péter son câble », littéralement, en balançant des coups de pieds à tous ceux qui ne portaient pas le même uniforme que lui, et qui ne s’est arrêté seulement lorsque ses collègues ont daigné le retenir. Et enfin, j’en ai vu un autre demander à des manifestants filmant ces violences de ranger leur caméras sous peine de confiscation.


Un jeune homme blessé par les coups des policiers.

Tout ce petit groupe s’est alors retrouvé encerclé pendant près de trois heures en plein soleil quasiment sans eau, la plupart n’ayant pas mangé. Le groupe du parc, après vingt minutes de négociation, a été escorté jusqu’au second groupe, histoire de permettre aux courageux défenseurs de la république de se rassasier. Au bout de ces trois heures : dispersion (enfin ! ) ; puis le soir : nouveau rendez-vous à la gare pour dire au revoir à nos visiteurs. Voici donc les faits, je ne pense pas qu’il soit nécessaire que je m’attarde davantage sur le sujet, vous avez très bien compris que la violence fut gratuite et ardue.

Il faut cependant noter que d’habitude, nos policiers lyonnais sont plus détedus, on en déduit que lorsque le ministre de l’Intérieur est là, on aime bien faire croire que personne n’était venu le huer. Il faut aussi noter, en parallèle, les événements du Trocadero, à Paris pour les ignares, de cette nuit, où il y a eu quelques « bousculades », pour reprendre les propos de Manuel Valls qui, curieusement, fait preuve d’une soudaine méfiance vis-à-vis de l’utilisation de gaz lacrymogènes par ses sbires lorsqu’il y a de vrais casseurs. Malgré ces propos rassurant, la vérité est là, la violence était bel et bien présente hier soir, et le gouvernement a très vite rectifié le tir en rappelant que ces 15 000 supporters du PSG n’étaient autres que des membres du FN, GUD et autres mouvements rappelant les HLPSDNH. Soit dit en passant, et pour boucler cette parenthèse, il est étrange que sur les 300 000 opposants au mariage pour tous en France, il y en ai 15 000 qui supportent le PSG et qui se soient rendu au Trocadero pour acclamer leur stars !

Voilà donc pour ce qu’est de la répression policière qui, non seulement est totalement disproportionnée par rapport au comportement des opposant à la loi Taubira, mais qui varie également en fonction des personnes à qui elle a affaire.

Venons-en maintenant à ces mystérieux et dangereux casseurs, dont je ne vais pas exprimer ici tous les qualificatifs dont on les affuble par pure fainéantise. Hier, j’ai vu des choses, auxquelles je suis maintenant habitué, mais qui me font toujours autant sourire, à savoir le comportement des manifestants vis-à-vis des CRS ; je suis certain que la plupart des policiers n’ont jamais vu ça de leur vie, imaginez : vous avez une matraque dans la main et vous avez pour ordre de frapper les personnes en face de vous, ce que vous faites, et ensuite vos victimes s’approchent de vous et vous posent des question comme si c’était la journée portes ouvertes d’une caserne, ou bien ils vous réclament des bisous et des câlins, ou encore ils chantent des chants qui vous font monter les larmes aux yeux. Et bien c’est ce qui est arrivé hier après-midi, j’ai vu des CRS chantaient, certes discrètement, la Strasbourgeoise, chant qui leur a tous fait monter les larmes aux yeux, j’ai vu une jeune fille proposer à l’un d’eux de lui faire un bisou, et il a accepté sous un tonnerre d’applaudissement, j’ai vu une autre jeune fille faire signer une pancarte en souvenir de la manifestation tant aux manifestants qu’aux CRS, j’ai vu des jeunes crier « CRS tendresse » à tue-tête, et enfin, le summum, j’en ai vu un poser son casque sur la tête d’une demoiselle insistante, qui lui montrait en même temps la vidéo de la Chanson du Dimanche sur les CRS.

Les CRS tous avec nous.

Comme c’est étrange ce comportement, ces manifestants seraient-ils masochistes ? Aiment-ils qu’on les tabasse ? Non, c’est juste que ces personnes simples savent tendre l’autre joue lorsqu’on les frappe, ils savent oublier ce qui vient de se passer, ils savent distinguer les personnes de leurs actes et savent voir le meilleur chez leur persécuteurs.

Voyez-vous, la répressions extrêmement violente ne fait que conforter ce peuple dans ses positions, et c’est lors de telles manifestations que l’on voit que ces français qui « ne lâchent rien », ne réclament rien pour eux, mais se battent pour le bien commun, pour éviter la fin d’une civilisation. Et quand bien même cette mobilisation impressionnante ne portera pas de fruits tels que le retrait de la loi Taubira ou la démission du gouvernement, je reste persuadé que mai 2013 sera une révolution des cœurs !

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