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Oran, 5 juillet 1962 : le sang et l’abandon

Aucun grand média national ne consacrera de billet aujourd’hui à la date fatidique du 5 juillet 1962.

Pendant que Bouteflika se fait soigner en France, que des immigrés de la deuxième ou troisième génération font la loi dans les banlieues en y arborant le drapeau des fellaghas, et que nos manuels scolaires suintent la repentance à chaque ligne, le supplice des Français d’Algérie (les Pieds-Noirs) est encore largement méconnu de nos compatriotes.

Que s’est-il passé le 5 juillet 1962 à Oran, en Algérie ? Une gigantesque chasse à l’européen, dont le bilan est difficile à établir. 3000 victimes civiles ? 6000 ?
Comme pour le génocide vendéen, ce n’est pas tant sur les chiffres qu’il faut porter querelle, mais sur les complicités étatiques.
Une chose est certaine : dans un contexte de terreur systématique provoquée par le FLN, et en l’absence de ripostes d’une armée française paralysée par la forfaiture d’Evian, les Pieds-Noirs étaient peu ou prou sans défense, au mois de juillet 1962.

Il faut savoir qu’Oran était la plus européenne des villes d’Algérie française. On y vénérait la Vierge de Santa Cruz, et une proportion notable des Européens y était d’ascendence espagnole. Une ville populaire, profondément française.
Cela était vrai jusqu’à l’abandon de l’Algérie par le pouvoir gaulliste : nombre d’oranais de souche européenne durent fuir leur ville chérie à compter du 19 mars (signature des accords d’Evian).

Ce 5 juillet 1962, le gouvernement provisoire de la république algérienne (GPRA) appelle à manifester dans les rues afin de célébrer l’accession à l’indépendance. A Oran, les foules de musulmans, désormais majoritaires depuis le départ de nombre de Pieds-Noirs, vont largement déborder des cortèges et s’aventurer dans les quartiers européens.

C’est la curée. Brutalisés, blessés, assassinés, disparus, femmes violées... Tel fut le sort de nombre de civils de souche européenne. L’horreur et la sauvagerie s’égrenèrent à l’infini pendant trois jours, sans que les bourreaux fellaghas ne soient véritablement inquiétés. Sous les ordres du général Katz, l’Armée française, qui tenait encore la ville, ne bougea pas. Elle resta l’arme l’arme au pied tandis que dans les rues résonnaient les cris de Français torturés. Ce n’est pas l’Armée à proprement parler qu’il faut ici blâmer, mais plutôt la trahison des élites politiques, rétives à tout secours envers les pieds noirs et les harkis.

Toutefois, il nous faut souligner le courage hors-du-commun de certains soldats, officiers et sous-officiers de l’Armée française, qui ont osé braver les ordres pour s’aventurer en ville et sauver des Pieds noirs de la sauvagerie de leurs agresseurs.
Parmi ces héros, soulignons la bravoure d’un officier musulman fidèle à la France : Rabah Kheliff. Lieutenant au 30e Bataillon de Chasseurs Portés, ce dernier décida d’enfreindre les ordres et d’intervenir pour sauver la population européenne. Il déclara par la suite : « Il y avait là une section de l’ALN, des camions de l’ALN et des colonnes de femmes, d’enfants et de vieillards dont je ne voyais pas le bout. Plusieurs centaines, en colonnes par trois ou quatre, qui attendaient là avant de se faire zigouiller ». Il intervint pour sauver de nombreux malheureux à Oran, puis fut mis aux arrêt par le général Katz, lequel lança au lieutenant Kheliff : « Si vous n’étiez arabe, je vous casserais ».

Cet épisode illustre bien le fossé séparant des militaires attachés à leur conscience et à leur devoir (sauver ses compatriotes massacrés) de ceux qui s’attachèrent à obéir aveuglement à des ordres iniques venus de Paris.

En définitive, que retenir de cette tragédie que fut le 5 juillet 1962 ? La sauvagerie des fellaghas et affiliés ? La forfaiture des gaullistes et de leurs affidés ? La bravoure de ceux qui enfreignirent les ordres pour l’honneur ?

Trois choses sont certaines.

La première, c’est que ces exactions étaient prévisibles. Une Algérie plongée brutalement dans l’indépendance ne pouvait qu’accoucher de débauches de massacres, ciblant en particulier les Pieds-Noirs et les supplétifs indigènes (les harkis). Paris ne pouvait l’ignorer. C’est d’ailleurs pour éviter de telles horreurs que de courageux officiers (tels les généraux Challe, Jouhaud ou encore le commandant Denoix de Saint Marc) décidèrent de tenter un putsch un an plus tôt. Comme chacun sait, ce courageux coup de force fut mis en échec.

Le second enseignement des massacres d’Oran est d’ordre mémoriel. A l’heure où la course à la repentance se transforme en lavage de cerveaux, n’est-il pas temps de rétablir la Vérité historique et de rappeler les horreurs subies par les Pieds-Noirs, ces fils de France réduit au triste choix de la Valise ou du cercueil ?

Enfin, nous vous invitons à prier pour les victimes et leurs familles. Sainte Vierge de Santa Cruz, veillez sur les disparus.

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