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Contre la « solidarité républicaine », retrouver la charité chrétienne en action

28 novembre 2013 Vivier du Lac ,

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Lecture : Contre la solidarité républicaine...

Nos plus anciens lecteurs se rappellent peut-être l’article d’Ardent portant sur le même sujet : Vous en aurez toujours parmi vous.
« Quiconque a la charité vit en Dieu, et Dieu vit en lui. »
— Évangile selon saint Jean

En réalité, il est terrible, innommable, déplacé, de mettre sur le même plan — y compris pour un simple effet de style ou pour un titre — la pâle « solidarité républicaine » — cette « solidarité » dite « publique » et caractérisée par son système de redistribution des richesses si cher aux socialistes et autres affiliés (conscients ou inconscients) à leurs idées dangereuses — et la haute charité chrétienne dont l’origine et la fin se trouvent en Dieu...

La « solidarité républicaine », que tous nos politiciens vantent par principe sans en retenir les dégâts, les déficits et les mécontents — pensons à l’actuelle (sur)pression fiscale, inadmissible —, se contente de redistribuer, froidement, des biens matériels et des chiffres çà et là, après les avoir prélevés par la force de la contrainte, et en avoir dépensés les trois quarts en fonctionnariats et autres magouilles d’État. Rien de plus froid, rien de moins humain. Rien de divin — à moins que l’on ne considère, par hégélianisme, que l’État soit « Dieu »... Brrr ! L’on tremble déjà, rien qu’en l’écrivant... Que la clique lise donc, et applique, l’encyclique Deus Caritas est... Mais encore, leurs œillères feraient blocage !

Bien au contraire, la « charité chrétienne » dépasse les simples actes, la simple matérialité. Elle commence par sa forme spirituelle ou surnaturelle, en comprenant l’amour de Dieu : les progressistes l’oublient souvent, mais nous autres également, mais la première et grande forme de charité passe par la prière. La prière pour les défunts, la prière pour les vivants. Et cette prière, enfin, peut devenir vivante en se prolongeant par les œuvres, si chères à nos amis parpaillots. Son aboutissement est dans le salut, spirituel, entraînant souvent derrière lui — mais point toujours — l’accomplissement temporel.

À quoi correspond le système d’imposition dans la France occupée par la république ? L’on prend aux uns, qui crient de se voir ainsi ponctionnés et partent toujours plus nombreux vers l’étranger, pour donner aux autres, qui en profitent parfois indignement et se plaignent presque toujours d’en pas avoir assez. Entre les deux, des intermédiaires inamovibles qui s’engraissent, ou des intermédiaires d’un moment, au gré des élections. Toujours est-il qu’ils vont sans cesse, tous autant qu’ils sont, dans le sens de l’alourdissement, entraînés par l’inarrêtable mécanisme de leur système, qui les arrange bien mais perd leurs âmes en même temps qu’il nous perd, nous autres Français. C’est un cercle vicieux qui s’est installé dans notre pays, cercle déficitaire qui plus est, où ceux qui donnent sont forcés de le faire et se sentent volés, et où ceux qui reçoivent se sentent soumis corps et âmes à l’État, en en voulant toujours plus... Frugalité, esprit de pauvreté, sobriété et modération ne semblent pas être de ce monde.

La république prend tant qu’il n’y a plus grand-chose à donner de soi-même, de main à main, en cultivant son humanité faite à l’image de Dieu, comme le Sauveur nous l’a appris. Nous sommes par conséquent très loin de ce cercle vertueux qui devrait encourager les bien lotis à donner d’eux-mêmes, à ceux qu’ils voient dans le besoin autour d’eux, dans un geste non déshumanisé, ces derniers devant être dans la joie de recevoir et de remercier. Une bonne œuvre de chaque côté. Mais c’est à peine si la république laisse à l’Église Elle-même les moyens de mener à bien sa mission de charité publique. Aujourd’hui, les grands media autorisés et la propagande républicaine voudraient nous faire croire, selon une perspective socialiste, que n’est « public » que ce qui est d’État — ou dépendant d’une collectivité territoriale. Or, quoi de plus « public » qu’une école, qu’elle soit catholique ou fille de Montessori ? Et l’on parle pourtant, dans le jargon post-moderne, d’« écoles publiques » et d’« écoles privées ».... Ce n’est pas aujourd’hui qu’un saint Vincent de Paul trouverait la souplesse nécessaire à la réalisation de ses initiatives. Nous l’imaginons mieux frapper à la porte cochère d’un noble et fortuné châtelain qu’aux vitres d’un Centre des Finances publiques...

Ce sera seulement grâce au principe de subsidiarité, prôné par la doctrine sociale de l’Église catholique, que la charité chrétienne pourra ouvertement porter des fruits temporels, en grand nombre, sur nos sociétés aujourd’hui dégénérées. Plus que jamais, il nous faut combattre pour ce « principe non négociable ». Pour certains, ce sera bientôt sur le terrain électoral, des échéances importantes approchant à grands pas. Pour d’autres, c’est dès maintenant que tout cela se noue, dans la lice culturelle, pour le roi.

28 novembre 2013 Vivier du Lac ,

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