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[EX-LIBRIS] Un catholique n’a pas d’alliés - Correspondance Maritain, Mauriac, Claudel, Bernanos

Recension de la correspondance Un catholique n’a pas d’alliés, Correspondance Maritain, Mauriac, Claudel, Bernanos, Paris, Les Éditions du Cerf, Septembre 2018, 360 pages, en partenariat avec la revue Le Bien Commun.

Publiée en octobre dernier sous le titre aussi lapidaire qu’évocateur, Un catholique n’a pas d’alliés, cette correspondance croisée entre Maritain, Mauriac, Claudel et Bernanos fera assurément date. Elle fera date pour tous les lecteurs qui, de près ou de loin, ont déjà approché ces grands « écorchés morts » et pour tous ceux qui continuent de voir dans ces figures des maîtres à penser le monde contemporain.

Lire aujourd’hui Un catholique n’a pas d’alliés, ce n’est pas simplement lire la correspondance qu’échangea Maritain, puisqu’il en est le point d’orgue pour en être le point d’achoppement, avec Mauriac, Claudel et Bernanos pour le simple plaisir d’être « archéologue » du passé, d’être témoin de « la querelle de l’Action française », tel que le prévoyait – faussement – Gide en février 1930. Lire cette correspondance c’est se replonger – il faut rendre grâce au brillant appareil critique mis en branle par Henri Quantin et Michel Bressolette – dans la vie intellectuelle catholique du XXème siècle.

Et, puisqu’il faut bien évoquer Maritain, c’est tenter de comprendre au travers de ces lettres, parce qu’elles sont justement le lieu d’une relation intime, amicale, parfois tendre, mais souvent houleuse, de la complexité d’un rapport, trop souvent caricaturé, qu’il entretint avec Maurras et, plus largement, avec l’Action Française. Le lecteur découvrira que si les lettres échangées avec Mauriac sont plus une conversation sur le rôle – douloureux – de l’artiste chrétien, celles de Claudel, plus littéraires et philosophiques, ont un ton plus polémique – lui qui cacha peu son aversion pour Maurras, dont les « idées ne valent pas mieux que sa méthode » pour être « fondamentalement antichrétien ». Pourtant, c’est vraiment dans son dialogue avec Bernanos – le plus âpre -, puisqu’il fut lui aussi un temps proche de l’A. F., que se donnent à voir, plus avant, les atermoiements de Maritain face à Maurras et dont Péguy, dans une autre correspondance plus ancienne mais elle aussi éditée aux Éditions Cerf [1] l’avait mis en garde.


[1Péguy au porche de l’Église, Correspondance inédite, Jacques Maritain, Dom Louis Baillet, Paris, Les Éditions du Cerf, Collection « Textes », 1997.

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