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L’homme est fait pour servir. S’il ne sert pas, il retourne à l’état de bête. Le contraire du service est l’égoïsme, autrement dit l’individualisme. Une société individualiste est ainsi un amas d’animaux égoïstes qui ont perdu le sens du service. Cela explique pourquoi la société pourrit en profondeur : l’homme est obligé d’entretenir des relations avec ses prochains, et il a besoin qu’on lui rende service. Or, cela est incompatible avec l’égoïsme. L’aporie conduit au triste constat du pourrissement général des relations sociales, de la méfiance et de la crainte généralisée, de la perte des repères, et d’une débauche animale des vices que l’on nomme aujourd’hui – par singerie – « vertu » : égoïsme-individualisme, libéralisme-laxisme, émancipation-excès, positivisme-hybris, rationalisme-relativisme, indépendance-manipulation d’autrui, tolérance-mépris d’autrui, diversité-dilution, changement-oubli de soi, et violence...
L’homme est fait pour servir. Le plus grand espoir de tout un chacun serait de trouver un bon maître et de le servir. Comme le dit l’Évangile, le serviteur qui sert fait quelque chose de naturel et d’évident, en accord avec sa nature et l’ordre des choses, il ne doit pas ainsi tenter de se faire reconnaître par son maître pour son service. Le service est beau parce qu’il ne revendique rien. De la même façon, le maître doit diriger et protéger ses serviteurs. Lourde et difficile charge qui incombe à l’homme imparfait. C’est pour cela que tous les hommes, sans exception aucune, sont des serviteurs. Même le roi, devant lequel nous nous agenouillons, est serviteur de Dieu, comme nous tous. Et le pape : « servus servorum Dei ». Le maître doit ainsi toujours avoir à l’esprit que sa charge – car c’est une charge – consiste à rendre le service de diriger les hommes dans la bonne direction. Et le serviteur doit avoir conscience de cette charge de service que supporte le maître, et reconnaître humblement que ses propres services sont somme toute peu de choses.
Une société où l’on sert naturellement est cimentée et indestructible. Rendre service, c’est chercher le bien de l’autre. Chercher le bien – en pratique et sans grandes paroles, juste par des actes – permet de progresser et de faire progresser autrui sur le chemin du Bien. Le service ne doit pas dépasser ses propres forces, mais il doit aider à les développer. Les hommes se soutiennent les uns les autres, chacun participant comme il le peut au bien commun. Le service envers Dieu comprend évidemment le service envers la nature et le monde au sens général !
Le service est naturel à l’homme. Il n’est pas besoin de se poser trop de questions : il suffit de servir quand il le faut. Un peu d’attention et un esprit éveillé suffisent pour agir justement. Il n’est pas besoin de théories par définition fausses car ignorantes des réalités multiples. Et d’action en action, le sens du service s’aiguise, des erreurs arrivent : on en fait son miel afin de ne pas recommencer et d’éviter le mal.
Si tous les serviteurs s’étaient agenouillés devant leur maître comme le roi s’agenouille devant Dieu [1], notre société ne serait pas arrivée à ce niveau de déréliction.
[1] Pensons à Louis XIII...
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