Le mystère

Je regardais dernièrement les informations télévisées, et je fus interpellé par le flot de haine incessant envers les différentes religions, et en particulier celle des journalistes dédaigneux comme celle des hommes politiques qui se disent « laïques », mais qui livrent chaque jour leur offrande à la finance internationale, lorsque qu’ils lancent telles des hallebardes virevoltantes ces mots de « droite extrême catholique ».

Ce n’est pas là le secret du siècle, mais la religion est en général perçue comme un archaïsme de bas-étage pour superstitieux plus ou moins illuminés. Il faut contrer cette pensée simpliste qui, si elle persiste, détruira notre beau monde par son insupportable relativisme.

Les choses ne sont jamais ce qu’elles sont, c’est sûrement ce que Magritte voulait dire par son fameux tableau : « Ceci n’est pas une pipe ». Nous pensons connaître notre monde par des chiffres ou des systèmes, mais pourquoi l’INSEE ne règne-t-elle pas ? Parce que la vérité ne peut être réduite ni à la science ni à l’économie. Et c’est pour cela que Victor Hugo disait, dans L’Homme qui rit : « Il y a dans l’invisible d’obscures portes entrebâillées. » Notre regard est gouverné par l’impératif de la vitesse et de l’efficacité et par nos distractions, tandis que nous devrions observer par les « yeux de l’âme » pour découvrir autre chose. La vérité est dans le lieu de la transcendance, et non dans celui de la technique. Il faut donc croire au mystère.

Mais nous, pauvres humains, nous avons cru tout savoir du monde sensible et nous avons fermé le chemin de la transcendance. Le combat des idées a préféré les invectives haineuses aux dialogues des esprits. Têtes d’épingles que nous sommes pourtant dans l’univers, et notre grandeur est de nous savoir petit.

Rétablissons donc le lien, le pont entre notre monde et cette transcendance, car elle définit l’être même. Quand Hugo écrit Cromwell, il écrit l’humanité car il a saisi l’homme dans son intégrité, « en un mot le Cromwell double, homo et vir » dit-il dans sa Préface. Un jour viendra où une nouvelle personne donnera les critères de l’homme du XXI^e siècle alliant à la fois du neuf et de l’ancien, la modernité et les anciennes valeurs. Et je vous le dis, il sera un artiste qui sera allé puiser dans le monde de la paratopie la future figure de l’honnête homme, car « il y a des illusions touchantes qui sont peut-être des vérités sublimes. » [1]

Avez-vous compris ? Nous attendons un renouveau des idées et de l’art qui rendra confiance à notre monde et en particulier à ses jeunes. Gardons confiance dans nos croyances car elles nous permettent de toucher du bout des doigts l’absolue vérité.

Ainsi, la charrue des mots ne sera plus souillée. « Il y a un autre monde, mais il est dans celui-ci. » [2]

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